Résumé de l'article de Saloua Chaker : A travers l'ethnographie d'une société de messageries roses, nous verrons comment l'industrie du sexe hyperbolique à l'image du néolibéralisme bénéficie tout autant de la légitimité du paradigme marchand de la modernisation capitaliste que de l'invisibilité des formes de travail construites sur le roc solide de la domination masculine. Il n'est jamais explicitement question de marché ou de prestations sexuelles, ni dans la présentation que l'entreprise fait d'elle-même, ni dans les définitions de postes des animatrices. La réalité de terrain montre en revanche qu'il s'agit bien d'un travail du sexe, soumis à des cadences et à des exigences de rentabilité, avec des salaires dérisoires pour les travailleuses, sans aucune reconnaissance de la spécificité de leur travail ni de ses conséquences sur leur santé.

 

Summary : Through the ethnography of an erotic messaging firm, we will see how the industry of hyperbolic sex, just like neoliberalism, benefits from the legitimacy of the market paradigm of capitalistic modernisation, as well as from the indivisibility of the forms of labour that are constructed on the solid foundation of masculine domination. When presenting itself, or when defining the positions of its staff, the company never explicitly mentions sexual markets nor services. reality on the field shows that it is indeed a sex-related occupation, subject both to cadence and profitability criteria, with derisory salary levels for the workers, who fail to realise their occupation's specificity and the consequences on their health.

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